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Racheté par un fonds étatique chinois, SGD Pharma gardera ses usines en France

China Jianyin Investment n'a « jamais eu l'intention de déménager en Chine les usines françaises » du leader mondial des flacons de verre pour la pharmacie, a assuré Gu Jianguo, le président du fonds.

Racheté en octobre par le fonds étatique chinois JIC, le groupe français SGD Pharma, leader mondial du flaconnage en verre pour l'industrie pharmaceutique, devrait bientôt partir à l'assaut du marché chinois. «Le potentiel est immense. Pour les contenants pharmaceutiques en verre, la Chine est quasi dépendante des importations», a expliqué mercredi Gu Jianguo, président du fonds China Jianyin Investment (JIC). SGD devrait donc rapidement exploiter tout le potentiel de son usine située à Zhanjiang, dans le sud de la Chine.

 

L'appareil de production en Europe renforcé

Au moment où la frénésie d'acquisitions de la Chine en Occident suscite des inquiétudes, Gu Jianguo a tenu à rassurer sur l'avenir des infrastructures de SGD dans l'Hexagone. «Nous ne sommes pas de simples actionnaires, nous appliquons une stratégie de long terme», a-t-il expliqué. Selon lui, JIC n'a «jamais eu l'intention de déménager en Chine les usines françaises» de SGD, qui en compte une à Saint-Quentin-la-Motte, dans la Somme, et l'autre à Sucy-en-Brie, près de Paris.

SGD Pharma emploie 2750 salariés dans le monde, dont 30 % en France. Il compte trois autres implantations, en Allemagne, en Inde et dans le sud de la Chine

Bien au contraire, l'une de ces usines «a 100 ans d'histoire et elles comptent un précieux vivier d'employés», affirme Gu Jianguo, qui prévoit que «l'appareil de production en Europe» sera «consolidé».

SGD Pharma emploie 2750 salariés dans le monde, dont 30 % en France. Au-delà des usines de l'Hexagone, il compte trois autres implantations, en Allemagne, en Inde et dans le sud de la Chine. Il a commercialisé 2 milliards de flacons en 2015 et enregistré un chiffre d'affaires de 290 millions d'euros.

Premier fabricant mondial de contenants en verre pour l'industrie pharmaceutique, SGD a longtemps été dans le giron du français Saint-Gobain. Le fonds américain Oaktree, qui l'avait racheté en 2010, l'a cédé à JIC après avoir séparé les activités de flaconnage liées à la parfumerie de celles destinées à l'industrie pharmaceutique, les seules à être rachetées par le fonds chinois.
 

Un secteur rentable

JIC est un groupe public spécialisé dans la gestion de fonds et la gestion industrielle, qui gère plusieurs milliards de dollars d'actifs. Créé en 2004 à Pékin, il est propriétaire ou actionnaire de 160 entreprises et institutions actives dans des secteurs très variés: finance, presse, agroalimentaire, BTP…

SGD est son premier investissement dans le secteur pharmaceutique. Gu Jianguo a choisi cette société française pour son large éventail de brevets et pour la rentabilité «très résistante aux fluctuations macroéonomiques» du secteur des contenants pharmaceutiques. Il a l'intention de s'appuyer sur l'usine chinoise de SGD pour creuser le filon de marchés asiatiques sous-exploités. Ce site, qui fabrique 1,8 million de flacons par jour, est très «rentable», souligne le patron de JIC.

SGD, qui détient 30 % du marché mondial, est peu présent en Asie, y compris en Chine. Or, dans ce pays, le marché pharmaceutique devrait continuer à afficher une croissance forte.

Entre l'essor de la classe moyenne, le vieillissement de la population, la mise en place par Pékin de couvertures sociales plus efficaces et l'attention grandissante portée par les Chinois à leur santé, les dépenses en médicaments devraient passer de 108 milliards de dollars en 2015 à 167 milliards en 2020.

Source : Le Figaro